Sioux Notâxeo'o
Nombre de messages : 321 Age : 49 Localisation : Amiens Loisirs : Moto et internet Date d'inscription : 19/04/2007
| Sujet: Conclusion de sujet(1,2,3,4,5) Lun 23 Avr - 21:50 | |
| Quant au discours, la technique de l'autohistoire amérindienne est fondée sur la prémisse que l'étude de la philosophie amérindienne comporte une dimension dynamique distinctive et représente, comme le pense Bruce G. Trigger, "une source pour la compréhension de la condition humaine, qui étaye celle de la culture dominante et qui pourrait, avec le temps, représenter une valeur d'adaptation pour toute la société." De plus, cette technique tient pour acquis que la science historique ne peut en aucun cas -au risque de reproduire sous d'autres formes les préjugés qui l'ont caractérisée toute les fois qu'elle a voulu traiter des sociétés sans tradition écrite- procéder en faisant abstraction des idées et des sentiments des gens qui forment aujourd'hui ces sociétés. Cette affirmation est importante puisqu'elle signifie que le chercheur non autochtone est incapable ou moins capable que le chercheur ou le traditionaliste amérindien d'appréhender les schémas culturels propres aux sociétés amérindiennes. De fait, tel est le sentiment de presque tous les Amérindiens à l'égard de toute personne venant de l'extérieur et qui n'a pas été "naturalisée" à leur façon.
Par contre, notre approche auto historique reconnaît également au point de départ que la substance didactique qui doit être livrée s'adresse à la société dominante non amérindienne. A partir du moment où les spécialistes autochtones et non autochtones s'entendent sur ce principe, ils doivent aussi reconnaître que le spécialiste non autochtone possède naturellement, quant à lui, une capacité supérieure de savoir comment, dans quelle mesure et à quel rythme sa propre société doit être exposée à ce contenu didactique. Il est donc possible de définir l'éthique d'un juste partage des responsabilités et des prérogatives qui incombent à chacun des membres de cette équipe inter culturelle. La technique de l'autohistoire est aussi une tentative pour susciter des stratégies d'action inter culturelle qui donneraient à notre société, considérée dans son ensemble, le pouvoir d'utiliser l'immense richesse que recèle la connaissance de l'histoire et de la philosophie amérindiennes.
Si aucune évaluation historique juste ou satisfaisante ne semble être venue de l'extérieur (hétérohistoire), la seule source qui demeure est l'autovision ou l'autohistoire; il s'agit d'une technique qui vise à établir, grâce à un ensemble varié de sources et de catégories d'informateurs, les traits culturels constants d'un ou de plusieurs peuples culturellement apparentés. Une telle méthode devrait servir de base à l'établissement d'une nouvelle histoire conforme à l'image d'eux-mêmes que les hommes ont ou devraient toujours avoir eue.
Le but visé par la méthode d'autohistoire amérindienne est d'aider l'histoire à réparer le dommage qu'elle a traditionnellement causé à l'intégrité des cultures amérindiennes. L'histoire amérindienne doit être fondée, quant à sa méthodologie, sur la délimitation et la reconnaissance de son territoire idéologique et de sa philosophie propre, compte tenu des facteurs suivants:
L'absence -l'éradication- de la grande majorité des données spatiales et temporelles qui auraient pu nous amener à une connaissance et à une compréhension des mécanismes sociaux et culturels des sociétés amérindiennes;
l'incapacité naturelle des histoires coloniales de comprendre d'autres schèmes culturels et sociaux et donc d'incorporer à leur discours une dimension éthique valable, gage d'harmonisation des perceptions et des rapports entre les sociétés dont elles traitent;
la nécessité de la présence et de l'engagement des gens dont les traditions sont étudiées, dans l'interprétation de leur histoire;
la spécificité culturelle et géographique, par rapport aux autres continents.
Quand les valeurs proprement amérindiennes -américaines- auront été exposées et reconnues, elles serviront de lignes directrices pour la définition du nouveau champ historique de l'histoire amérindienne. A partir de la reconnaissance de l'être amérindien, toutes les données écrites, qui ont jusqu'ici servi à la société dominante pour faire "l'histoire des Amérindiens", devront être revues et ré interprétées. Aucune utilisation de ces sources ne pourra être faite tant que la question "qui est l'Amérindien?" restera sans réponse.
Dans l'histoire que nous faisons, l'Amérindien, au lieu du marchepied de la "vraie civilisation" en Amérique, devient le guide insoupçonné de ses visiteurs blancs, vers sa propre civilisation, plus vraie et plus humaine. Cette culture a, lentement mais de façon ininterrompue, transformé et continue de transformer les vues et les attitudes de toutes les autres civilisations, parce qu'elle a raffiné le concept de l'interdépendance et de la confraternité de tous les êtres (et non seulement des êtres humains) à son plus haut degré. | |
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Nénakohe administrateur
Nombre de messages : 2185 Age : 54 Localisation : Lot Loisirs : moto, country music, les amerindiens , les animaux, le dessin Date d'inscription : 17/04/2007
| Sujet: Re: Conclusion de sujet(1,2,3,4,5) Lun 23 Avr - 22:05 | |
| waw t'as trouvé ça où? bravo en tout cas j'ai beaucoup aimé | |
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