PELAGOS
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Le Sanctuaire PELAGOS inclut les eaux littorales et le domaine pélagique de l’aire comprise entre le promontoire de la presqu’île de Giens et la lagune de Burano en Toscane méridionale. Il englobe les eaux bordant de nombreuses îles dont la Corse et le nord de la Sardaigne, et des îles de taille plus petite comme celles d’Hyères, de la Ligurie, de l’archipel toscan et des Bouches de Bonifacio.
Le Sanctuaire représente une superficie de 87.500 km2 avec 2022 km de linéaire côtier.
L’idée de créer un Sanctuaire dans le bassin Corso-Liguro-Provençal provient de la constatation, dans les années 1980, qu’un peuplement relativement important et diversifié de mammifères marins fréquente cette zone, attirés par une productivité primaire élevée.
En outre, cette même zone souffre d’une pression élevée liée aux nombreuses activités humaines, créant de sérieux problèmes sur les populations de mammifères marins présentes. Ces impacts sont dus entre autres à certaines techniques de pêche, à la pollution, à l’urbanisation, aux collisions avec les navires et aux activités d’observation des cétacés. A ces perturbations anthropiques s’ajoutent des perturbations naturelles (fluctuations climatiques, épidémies, etc..).
La démarche de création du Sanctuaire a pris corps au niveau italien, à l’instigation d’organisations non gouvernementales et s’est matérialisée au niveau international avec la prise de conscience au niveau étatique que la protection des mammifères marins ne pouvait se faire qu’au travers d’une gestion intégrée de la zone du Sanctuaire.
Tout au long de la maturation du projet de Sanctuaire, de nombreux centres de recherche, universités, organisations non gouvernementales, associations et professionnels de la mer ont participé aux réunions internationales et nationales en collaboration avec le secteur gouvernemental. Ils se sont mobilisés par leurs travaux de recherche et de suivi des populations, et de leur état ainsi que par des opérations médiatiques afin de faciliter le processus de création du Sanctuaire par les décideurs. Toute l’histoire du Sanctuaire a été marquée par une approche participative des différents acteurs qui a permis sa réalisation.
Créé dans le but de protéger les mammifères marins contre toutes les causes de perturbation provenant des activités humaines, le Sanctuaire doit donc concilier le développement harmonieux des activités socio-économiques avec la protection nécessaire des habitats et des espèces y vivant.
Le 25 novembre 1999, à Rome, un Accord international pour la création d’un Sanctuaire pour les mammifères marins en Méditerranée est signé par la France, l’Italie et la principauté de Monaco (dépositaire). Cet Accord, ratifié par les trois pays concernés, est entré en vigueur le 21 février 2002.
Le Sanctuaire a pour objectif d’instaurer des actions concertées et harmonisées entre les trois pays pour la protection des cétacés et de leurs habitats contre toutes les causes de perturbations : pollutions, bruit, captures et blessures accidentelles, dérangement, etc.
La partie française de l'accord, géré par le Parc national de Port-Cros met progressivement en place des relations avec les acteurs concernés (services de l’état, collectivités territoriales, professionnels des transports, de la pêche et du tourisme, scientifiques et associations).
La liste des Aires Spécialement Protégées d'Importance Méditerranéenne (ASPIM), est établie par le Plan d'Action pour la Méditerranée (PAM) dans le cadre du protocole « Biodiversité » de la convention de Barcelone, sous l'égide du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE).
Les ASPIM constituent le noyau d'un réseau ayant pour but la conservation efficace du patrimoine méditerranéen . Pour atteindre cet objectif, les parties développeront la coopération plurilatérale dans le domaine de la conservation et la gestion des sites naturels, notamment par la création d'ASPIM transfrontalières.
La liste des ASPIM est tenue par le Centre d'Activités Régionales pour les aires spécialement protégées, localisé à Tunis. Les sites qui peuvent figurer sur la liste des ASPIM doivent :
- présenter une importance pour la conservation des éléments constitutifs de la diversité biologique en Méditerranée ;
- renfermer des écosystèmes spécifiques à la région méditerranéenne ou des habitats d'espèces menacées ;
- ou présenter un intérêt particulier sur les plans scientifique, esthétique, culturel ou éducatif.
L'annexe I au protocole fixe les lignes directrices et les critères communs pour l'inscription sur la liste des ASPIM. La démarche d'inscription implique de préciser les mesures de protection et de gestion envisagées pour ces territoires. Les 21 pays du pourtour méditerranéen, signataires de la convention de Barcelone, s'engagent ainsi à respecter les mesures de protection et de gestion mises en œuvres dans les ASPIM.
C'est pourquoi l'élaboration d'un plan de gestion s'inscrit également dans les obligations des Parties qui ont proposé l'inscription de la zone en question sur la liste des ASPIM. PELAGOS dispose dès à présent d'un tel document, qui constitue une approche importante pour la mise en place d'une gestion intégrée.
L'inscription du Sanctuaire PELAGOS depuis Novembre 2002 sur la liste des ASPIM dans le cadre de la convention de Barcelone lui confère une reconnaissance officielle des pays Méditerranéens en tant que tel. Les ASPIM constituent le noyau d'un réseau ayant pour but la conservation efficace du patrimoine méditerranéen.