Nénakohe administrateur
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| Sujet: Le loup repointe ses crocs en Montagne noire Ven 21 Mar - 17:00 | |
| Article de la depeche du midi d'aujourd'hui
Pour moi c'est une bonne nouvelle
Tarn-Aude. Quatre carcasses de chevreuil découvertes près du pic de Nore sont autant d'indices concordants de la présence du grand carnivore. Le préfet rassure la population.
Loup, y es-tu, dans la Montagne noire ? « Oui, à une très forte probabilité », confirme Pascal Pouzenc, responsable de l'Office national de la faune sauvage (ONCFS) du Tarn. Les indices s'accumulent, depuis le 5 février et encore dimanche dernier 16 mars. Ce jour-là, une quatrième carcasse de chevreuil est découverte, à Saint-Amans-Soult, dans le même secteur en contrebas du pic de Nore. Comme les fois précédentes, la façon dont le gibier est attaqué et dépecé, gorge broyée et peau retournée en chaussette, la grande quantité (entre 5 et 10 kg) de viande consommée d'un coup, correspondent « à 98 % au mode opératoire du loup ». Quatre moulages d'empreintes et le témoignage d'un piégeur qui l'a vu pendant 15 secondes vont dans ce sens ; la confusion avec un grand chien n'est toutefois pas totalement écartée. Pour en avoir la certitude, Pascal Pouzenc attend le résultat de l'analyse d'une crotte, découverte aux environs d'une des proies. L'excrément congelé est confié au laboratoire d'écologie alpine de Grenoble, qui ne rendra pas son verdict avant juin. En attendant, l'ONCFS est preneur de toute information ou témoignage (1). Déjà, les langues vont bon train. Pour ne pas laisser le champ libre aux rumeurs, François Philizot, le préfet du Tarn, a donné hier soir à Albi une conférence de presse : « En terme de sécurité de la population, il n'y a aucun risque. Il n'y a eu aucune attaque contre des personnes depuis le retour du loup en France en 1994, ce qui n'est pas le cas avec les chiens… » Le représentant de l'État conseille malgré tout « de ne pas se précipiter en Montagne noire avec un appareil de photo », les chances d'apercevoir cet animal très discret étant infimes.
Qu'il soit de passage ou à demeure, la présence d'un loup en Montagne noire n'aurait rien d'étonnant. « Ce n'est pas plus difficile pour un loup de venir des Alpes ou de Lozère que pour un automobiliste. Ils peuvent parcourir 50 kilomètres par jour », compare le préfet.
Le capitaine Serge Bonafos, officier de police judiciaire au groupement de gendarmerie du Tarn a connu « deux cas semblables, l'un en Lozère, l'autre dans le Cantal. À chaque fois, on n'avait signalé la présence que d'un seul animal. Ce sont des loups solitaires, à la recherche d'un nouveau territoire. Si on en a observé en Lozère ou dans le Cantal, pourquoi pas dans le Tarn ? »
« J'ai vu une bête grise, à quelques mètres »Tout a commencé avec la carcasse d'un chevreuil. La première d'une liste qui s'allonge de semaine en semaine. « Nous l'avons trouvée avec deux énormes trous dans le cou. On a pensé à un chien ou à une balle », raconte Claude Roques, garde-chasse et piégeur sur la commune de Saint-Amans-Soult. « Quelques jours plus tard, un cycliste m'a fait part d'une nouvelle carcasse. Les trous dans le cou provenaient bien de morsures et pas d'une balle. On a essayé de piéger l'animal qui aurait fait ça. Sans succès. Depuis on a trouvé d'autres carcasses. Toujours dans le même état : mangées sur l'arrière, les viscères qui sortent, les côtes coupées. C'est typique des loups », témoigne Claude. L'ONCFS s'est déplacé plusieurs fois sur les lieux. « Selon eux, il y avait 80 % de chances que ce soit un loup. Le jour où ils m'ont dit ça, j'ai répondu qu'ils pouvaient en être quasiment sûrs. Et pour cause. La veille, j'avais vu un animal en retournant en forêt. C'était une bête grise, à une vingtaine de mètres. Elle est restée quelques secondes avant de partir tranquillement, sans avoir peur. Elle venait sûrement de se rassasier. Je n'avais jamais vu de loup avant. Cet animal y ressemblait fortement "je n'en ai jamais vue mais il y ressemblait tsss"et je sais que ce n'était pas un chien ». Et Claude de conclure : « Ma grand-mère m'a raconté quelques histoires sur la présence de loups dans le coin. Mais c'était il y a un siècle… »
Un endroit idéal pour le loup Si les loups s'implantent à nouveau en Montagne noire, ce sera d'autant plus « naturel », selon le qualificatif du préfet que la région s'y prête. « De même que les monts de Lacaune, c'est une zone boisée à 75 %. La forêt se compte par dizaines de milliers d'hectares », évalue Marc Mariel, à la direction départementale de l'agriculture et de la forêt à Albi. Ces bois abritent des chevreuils, dont le nombre augmente, des sangliers, des lapins, des lièvres, que le loup croque volontiers. C'est aussi un excellent prédateur de chiens errants.
Autre avantage, par rapport aux Alpes, le mode d'élevage est complètement différent. Ici, les troupeaux de moutons ne vont pas à l'aventure. Ils sont parqués et vivent dans des périmètres restreints, plus faciles à protéger.
Sujette à controverse ailleurs, la cohabitation avec cette espèce protégée pourrait s'en trouver facilitée. Si malgré tout un mouton était mangé, le préfet rappelle « que le dispositif d'indemnisation des dégâts dus au loup, existant depuis 1993, peut s'appliquer au Tarn ».
Une ou deux meutes sont déjà signalées dans les Pyrénées-Orientales. « Et, contrairement à ce qu'on imagine, ces loups ne viennent pas d'Espagne, mais d'Italie. » C'est pourquoi, dans le Tarn, l'hypothèse avancée est également celle d'un immigré italien… | |
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