Forêt de Bialowieża
La forêt primaire de Białowieża (en biélorusse Белавеская пушча, Beloveskaïa Pouchtcha et en polonais Puszcza Białowieska) est une ancienne forêt, dite « primaire » parce que n'ayant que très peu subi d'influence humaine. Elle est située le long de la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, distante de 70 kilomètre au nord de Brest Litovsk. C'est la seule partie restante de l'immense forêt qui a recouvert les plaines du nord et centre de l'Europe après la dernière période glaciaire.
Ce site du patrimoine mondial de l'UNESCO et réserve de biosphère se trouve au sud-ouest de la Biélorussie, en partie sur le voblast de Brest (districts de Kamenets et Proujany) et le voblast de Hrodna (district de Svisloch), et près de la ville de Białowieża dans la voïvodie de Podlasie (62 kilomètres au sud-est de Białystok et 190 kilomètres au nord-est de Varsovie) en Pologne. Du côté polonais, la forêt est partiellement protégée sous le nom de Białowieski Park Narodowy, ou Parc national de Białowieża , et occupe plus de 100 km². Du côté Belarus, la réserve de biosphère occupe 1 171 km², la zone centrale 157 km², la zone tampon - 714 km² et la zone de transition 900 km². Le parc national et la partie inscrite à l'UNESCO comprend 876 km². La frontière qui sépare les deux est physiquement fermée, tant pour les touristes que pour la grande faune sauvage.
Le centre Beloveskaïa Pouchtcha à Kamieniuki, Biélorussie comprend un laboratoire, un zoo où des bisons (réintroduits dans le parc en 1929), des koniks (un cheval ayant conservé des caractéristiques proche d'une espèce préhistorique, qui vit à moitié sauvage), des ours, des cervidés, et d'autres animaux indigènes peuvent être vus dans le habitat naturel, ainsi qu'un petit musée explicatif, un restaurant, un snack, et des hôtels, tous construits à l'époque soviétique. À cause des faibles infrastructures et des lourdeurs administratives (autorisation spéciale à retirer à Brest Litovsk), peu de touristes visitent la partie biélorusse du parc.
En sa partie polonaise, le parc national de Białowieża, l'on trouve la clairière de Białowieska, aménagée à l'origine par les Tsars de Russie, les derniers propriétaire privés de la forêt (de 1888 à 1917) lorsque l'intégralité de la forêt se trouvait à l'intérieur de l'Empire russe. La clairière comprend un hôtel, un restaurant et une zone de stationnement. Des parcours guidés avec des attelages de chevaux sont organisés en des zones strictement délimitées. Environ 100 000 touristes visitent le parc et la forêt chaque année.
La forêt primaire ou même peu artificialisée est devenue très rare en Europe. Białowieża en est l'exemple le plus vaste et le mieux conservé à cette échelle, ce qui en fait un site de référence où les scientifiques peuvent avoir une idée de ce qui serait normal en matière de sol, d'humus forestier, de strate herbacée, de fonge et faune forestière (saproxylophage et xylophage), ou encore en matière de taille et d'âge des arbres, de structure de la forêt, ou en terme de proportion de bois mort, résilience écologique ou puits de carbone.
Si les données de Białowieża ne sont pas directement extrapolables aux autres zones climatiques ou édaphiques d'Europe, elles permettent aux scientifiques et aux visiteurs des zones autorisées du Parc de se faire une meilleure idée de ce que pourraient être les forêts en l'absence d'activités humaines ou avec une gestion forestière plus proche de la nature, (Prosilva par exemple) suivant des mécanismes que l'on peut encore étudier à Białowieża.
Ce massif est un noyau essentiel du réseau écologique polonais et du Réseau écologique paneuropéen.
Parmi les problèmes qui se posent encore :
manque de place pour les bisons et risques de consanguinité sans une gestion adaptée des animaux
certains impacts d'activités humaines en lisière de forêt (déchets, tourisme sauvage, peu de zone-tampon)
les retombées de la catastrophe de Tchernobyl, directes ou amenées par des oiseaux ou animaux (bioturbation) de la Bélarus proche ou d'autres zones contaminées.