Caractéristiques :
Le loup rouge doit son nom à son pelage brun-rouge qui permet de le distinguer de l'autre espèce, le loup gris, qui est plus grand.
Il pèse entre 23 et 32 kg et mesure de 51 à 81 cm au garrot. Il porte des oreilles plus grandes et plus proches que ceux des sous espèces qui vivent dans des climats plus chauds.
Il est plus petit, plus léger et a des pattes plus fines que le Loup gris. Il préfère les terres marécageuses, les forets de pins à longues épines et les prairies brousailleuses.
Le Canis Rufus a developpé une aptitude particulière : il peut se dresser sur ses maigres pattes postérieures afin de scruter les prairies et les marécages à la recherche de lapins et de rats.
Il est de moeurs essentiellement nocturnes.
1'unité sociale de base est le couple, qui se reproduit une fois par an, chaque portée comptant cinq louveteaux en moyenne. Ceux-ci restent avec leurs parents jusqu'à dix-huit mois environ, âge auquel ils deviennent autonomes. Ils quittent alors leurs parents et vont délimiter leur propre territoire, une trentaine de kilomètres plus loin.
Le loup rouge vit sur un territoire d'environ 50 kM2 qui accueille également plusieurs espèces de proies, comme le cerf de Virginie, le raton laveur et le ragondin.
Le sort du Loup rouge :
Le Loup roux a été la victime de plus d'un siècle de chasse et d'empoisonnement par les cultivateurs et a par conséquent presque disparu aujourd'hui. A l'état sauvage, on le rencontre encore parfois dans de minuscules péninsules isolées du Texas et en Louisiane. En 1980, le sort du loup rouge paraissait scellé : il venait d'être déclaré éteint dans la nature. Officiellement, toute la zone sud-orientale des Etats-Unis avait perdu l'un de ses principaux prédateurs. Mais, dix ans plutôt, les scientifiques avaient exploré l'est du Texas et l'Ouest de la Louisiane à la recherche des survivants; Après nombre d'essais infructueux, ils réussirent à en capturer quatorze. Ils mirent alors les bouchées doubles pour sauver l'espèce, qui ne devait bientôt plus exister qu'en captivité. C'est ainsi que de nouvelles techniques furent mises au point pour rétablir un carnivore dans son milieu d'origine, tout en augmentant ses chances de survie à long terme. Il fallut apprendre aux loups à chasser, tout en leur enseignant la peur de l'homme. Les loups captifs, dits "fondateurs ", se sont reproduits, ce qui permit le lâchage en 1993 de quarante-deux loups sur des Iles côtières sud-orientales et sur deux sites continentaux, au terme de la phase expérimentale du projet. Le plan de sauvetage prévoit un suivi des populations et la poursuite de la recherche.
Les animaux réintroduits se sont reproduits et la troisième génération est actuellement en train de gagner du terrain dans les forêts, dans les marais et sur les terres cultivées du refuge naturel national de l'Alligator River, dans l'est de la Caroline du Nord, dans le Tennessee et dans le parc national des Great Smoky Mountains, sur la frontière entre les deux États.
La forte densité de population de cervidés fournit aux loups une nourriture abondante qui améliore leurs chances de survie. Le projet est un succès et l'on estime qu'en 1996 de cinquante-cinq à soixante-quinze loups rouges vivaient à l'état sauvage. Les ancêtres du loup rouge vivaient autrefois jusque dans l'Illinois, au Nord, et jusqu'au Texas, à l'Ouest. Leurs effectifs déclinèrent, les loups se trouvant décimés par l'homme, et l'on se demande encore s'ils ne furent pas contraints de se croiser avec les coyotes pour survivre, créant ainsi un hybride. À la suite de plusieurs tests d'ADN effectués en 1991, l'Office américain de la pêche et de la nature concluait que le loup rouge n'est pas un hybride, mais certains contestent ces résultats. L'espèce était mal connue jusqu'à la mise en oeuvre du projet de sauvetage qui permit d'élever des loups, de les munir de colliers radioémetteurs et de les relâcher dans la nature.
Au fur et à mesure de l'expansion des populations de loup rouge, les propriétaires des terrains deviendront les partenaires obligés du programme de sauvetage. Il faut en effet que les loups puissent continuer d'emprunter des corridors de contact entre populations afin de maintenir une diversité génétique aussi grande que possible. La réussite du projet dépendra peut-être plus du degré de tolérance que les hommes manifesteront vis-à-vis du loup que des moeurs de l'animal lui-même.